En 1207, la commune porte le nom de « Sanctus Emanus ». Il s’agit d’un hagiotoponyme rendant hommage à Saint-Éman, évangélisateur des Carnutes. Il fut odieusement martyrisé près des sources du Loir par des partisans du druidisme autour du Ve ou VIe siècle. L’église Saint-Éman, datant du XVe siècle, renfermerait les dernières reliques du Saint. Son porche en bois du XVIe siècle est classé aux Monuments Historiques ; il était surnommé « caquetoire » car les femmes s’y retrouvaient pour discuter. Les habitants du village se nomment les « émanois » et les « émanoises ». C’est dans le petit bassin carré du lavoir que naissent les sources du Loir et près d’elles débute le parcours de la Vallée du Loir à vélo, une véloroute s’étendant sur 320 kilomètres et bordant le Loir jusqu’à Angers. Il existait une fontaine à Saint-Éman qui était réputée pour guérir les fluxions de poitrine et préserver les enfants du mal de Saint-Éman. Les pèlerins s’y rendaient le 16 mai afin d’y puiser de l’eau qui devait être bu pendant 9 jours ; il s’y baignait les mains, la figure ou y trempez une chemise appliquée à nu sur le malade. À côté du lavoir, nous pouvons distinguer un bélier hydraulique datant de 1876. Non loin de là, à l’abri des regards, il est possible de déceler un étang bucolique. Saint-Éman fait partie des promenades de l’écrivain Marcel Proust, qu’il situe dans son œuvre vers « le côté de Guermantes ».